Né à Nice en 1976, Greg Ponzanelli est fresquiste depuis plus de vingt ans, à son actif la création des décors de la place Garibaldi à Nice, de nombreuses restaurations d’églises et monuments historiques de la région Niçoise dans une tradition séculaire ligure remontant à son ancêtre, Jacopo Antonio Ponzanelli, Maître sculpteur de Carrare. Sa peinture est aujourd’hui la transcendance de sa matière, une chaux qu’il applique par une technique unique sur la toile. 

"Mes portraits sont des éternités de moments gravés dans ma vie par une chaux vivante...”

C’est ainsi qu'il nous invite dans un voyage, de son intimité vers l’extimité  de ses œuvres.

En effet l’œuvre d’art porte la trace de la subjectivité de son créateur. Elle est un témoignage de son imaginaire, de ses fantasmes et de ses désirs.

Pour lui, le tableau, portrait qui apparaît sous ses doigts est créé dans un espace-temps irremplaçable, il est aussi créé d’une matière à part qu’il admire, unique et cyclique, la chaux. Autrement dit, l'artiste fait prendre corps à cette matière, elle devient corps.

 

 

 

La chaux, calcaire chauffé à blanc, chaux vive puis éteinte, Greg Ponzanelli  l’applique depuis fort longtemps sur des murs, plafonds, églises. Murs qu’il perçoit pourtant comme un obstacle à sa vie, alors que pour nous, spectateurs de l’œuvre, ils nous renvoient à l’émergence de la beauté pure.

Ses œuvres nous donnent à voir de l’inouï, elles nous émeuvent par la vérité de l’artiste qu’elles transmettent. “Je n’existe qu’à travers l’œuvre et pourtant je suis plus que cela.”

Pour Freud "l’artiste possède le pouvoir mystérieux de modeler des matériaux jusqu’à en faire l’image fidèle de la représentation existante dans sa fantaisie.”

Les tableaux de cet artiste sont la mise en forme de son questionnement autour du temps. En figeant le vivant sur la toile, il défie la notion de temps qui s’écoule, de compte à rebours, par un besoin d’éternité vivante. Comme dans le rêve, le temps s’arrête et laisse place à la contemplation éternelle de l’oeuvre. Dans ce jeu de dupe avec le temps il nous signifie “leur chair doit vivre”.

Christel Llorca   Psychologue Clinicienne